Nous sommes régulièrement missionnés pour accompagner des équipes de rédacteurs dans la
rédaction des mémoires techniques complexes, Des projets souvent stratégiques et complexes,
d’autant plus que nos entreprises clientes ne disposent pas toutes de bureaux d’études
interne...
L’erreur classique des entreprises est de penser qu’une réponse collaborative garantira une
proposition de qualité grâce au principe selon lequel « à 2 on est 3 fois plus forts”. C’est vrai,
mais à certaines conditions.
Dans tous les cas, le pilote du projet doit impliquer directement ses équipes dans la rédaction
du dossier. Une approche motivée par plusieurs objectifs :
-
Capitaliser sur l’expertise de chacun, en s’appuyant sur les spécialistes des
études techniques et ceux qui réalisent les prestations,
-
Favoriser l’esprit de compétition, et une réussite collective,
en partageant le succès du marché,
-
Répartir la charge de travail,
-
Présenter à l’acheteur public une offre différenciante, étonnante
ou innovante qui le convaincra.
Un résultat en deçà des attentes
Sur le papier si la stratégie peut sembler idéale, le résultat des productions à la
1ère lecture est souvent décevant.
En effet, les risques sont nombreux :
-
Un dossier décousu : chaque rédacteur ayant travaillé dans son coin,
-
Des niveaux de qualité inégaux reflétant des approches et des styles rédactionnels
trop disparates,
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Des redites inutiles : chaque contributeur recontextualisant son chapitre sans lien
avec les autres,
-
Un manque de clarté, les rédacteurs n’étant pas familiers des principes de la
réponse aux appels d’offres.
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Une approche trop commerciale, cherchant à convaincre par du "bonus" ou du « plus »
plutôt qu'à répondre pédagogiquement et de manière complète aux exigences du marché.
Cette méthode de rédaction collaborative peut rapidement s’avérer confuse et inégale,
et risque de ne pas convaincre pleinement son lecteur. Or, on le sait, en matière de
marchés publics chaque phrase doit faire mouche dans un seul objectif : remporter le
maximum de points à la note technique.
Les clés du succès pour une réponse gagnante
Pour capitaliser sur la production de chaque contributeur, bénéficier de toutes les
idées et expériences, il est indispensable de respecter quelques règles essentielles :
1. Un pilote chef d’orchestre
La réussite d’un mémoire technique collaboratif repose avant tout sur un pilote unique,
garant de la cohérence et de l’efficacité du dossier. Son rôle est clé :
-
Porter la vision générale du projet : il définit la stratégie de réponse et en structure
les grands chapitres,
-
Encadrer les contributeurs : fournir des consignes claires, organiser des points de suivi
et répondre aux questions des rédacteurs,
-
Challenger la créativité de chacun veiller à la pertinence des arguments par rapport à
l’objectif,
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Gérer les émotions : anticiper la pression des délais, apaiser les émotions et maintenir
une dynamique positive au sein de l’équipe projet,
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Gérer le temps : établir un calendrier précis avec des échéances intermédiaires pour
éviter les retards et les rédactions précipitées,
-
Maîtriser la charge de travail : répartir équitablement les contributions et s’assurer
que chacun dispose des ressources nécessaires et que personne ne soit carbonisé
2. Un plan de réponse ultra-détaillé et intangible
La structuration du mémoire doit être pensée très en amont avant toute rédaction. Un
plan de réponse ultra détaillé et figé dès le départ permet de :
-
Éviter les hors-sujets : chaque section est finement cadrée et permet aux rédacteurs
de se concentrer sur les attentes de l’acheteur.
-
Assurer une répartition efficace des contributions : chaque contributeur sait exactement
quoi rédiger et dans quel objectif,
-
Garantir une cohérence d’ensemble : grâce à une structure unique, on harmonise le
style et la logique du document,
-
Un titrage lisible & efficace : faire qu’à chaque instant le lecteur sache facilement
se positionner dans l’arborescence des différents niveaux de développement.
3. Des consignes rédactionnelles strictes et précises
Une bonne rédaction ne s’improvise pas. Les rédacteurs, même experts de leur domaine, ne
maîtrisent pas nécessairement les règles spécifiques de rédaction d’un mémoire technique.
C’est pourquoi les consignes rédactionnelles doivent être strictes et imposées à tous :
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Commencer chaque réponse par le bénéfice client, en mettant en avant l’impact positif
avant d’expliquer le processus,
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Utiliser des phrases courtes et actives, pour dynamiser la lecture et éviter le jargon
inutile,
-
Limiter les digressions : chaque phrase doit servir un objectif précis,
-
Adopter un ton factuel et pédagogique, en expliquant les actions mises en place plutôt
que de chercher à convaincre avec des promesses vagues,
-
Structurer les réponses avec la méthode CAP (Caractéristiques, Avantages, Preuves),
qui assure un discours clair et percutant,
-
Définir les acronymes...
Un guide rédactionnel fourni à tous les contributeurs en amont facilitera la lecture du
pilote et le strict respect des consignes.
4. Une relecture fine pour supprimer l’inutile
Un mémoire technique est jugé sur sa clarté et sa pertinence. Tout contenu inutile ou
redondant doit être impitoyablement supprimé. La phase de relecture menée avec rigueur
permettra :
-
Éliminer les répétitions,
-
Supprimer les paragraphes inutiles, Rendre les développements techniques fluides et
accessibles,
-
Uniformiser le ton et le style, pour donner l’impression d’un document rédigé d’une
seule paire de mains.
C’est aussi le moment de le faire lire par des personnes extérieures au groupe projet.
Ce regard neuf et volontairement sans concession met en évidence « les trous dans la
raquette », les formulations hasardeuses, les inexactitudes.
5. Une vérification systématique de la réponse aux questions posées par l’acheteur public
Un mémoire technique n’est pas un document commercial et encore moins une plaquette
commerciale. Il ne s’agit pas de vendre son entreprise, mais de répondre précisément
aux questions posées par l’acheteur. Chaque section doit donc être scrutée avec attention
pour s’assurer qu’elle :
- Répond exactement aux attentes du cahier des charges (sans digression),
- Met en avant les points différenciants permettant de se démarquer des concurrents,
- Valorise des preuves concrètes, plutôt que de multiplier de vagues déclarations d’intention.
Conclusion
Une réponse multi-contributeurs sera un vrai gage de réussite par un accompagnement
méthodique et exigeant :
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Structurer avant de rédiger => c’est imposer un cadre précis avec un
plan figé et des consignes strictes pour éviter les digressions et garantir la cohérence.
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Encadrer avant de collaborer => c’est piloter efficacement la production,
en répartissant les rôles, en contrôlant la qualité et en harmonisant les contributions.
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Vérifier avant de soumettre => c’est s’assurer que chaque réponse est
complète, pertinente et conforme aux attentes de l’acheteur, en éliminant les redites
et en mettant en avant les points différenciants.
-
Piloter & animer => La présence structurante d’un chef de projet (interne
ou externe) permettra de tirer le meilleur des productions de chacun pour aller bien au dela
des objectifs et de transformer un défi collectif en un avantage concurrentiel décisif.
En appliquant ces principes méthodiques, chaque contribution s’intègre dans un ensemble
homogène et percutant, transformant un défi collectif en un avantage concurrentiel décisif.