VICTORYUS - Rédiger un mémoire technique multi-contributeurs : méthodes, pièges et solutions

01/05/2025

Rédiger un mémoire technique multi-contributeurs : méthodes, pièges et solutions

Petit tour d'horizon des méthodes, pièges et solutions que vous rencontrerez lors de la rédaction d'une mémoire technique multi-contributeurs, projets stratégiques et complexes.

Nous sommes régulièrement missionnés pour accompagner des équipes de rédacteurs dans la rédaction des mémoires techniques complexes, Des projets souvent stratégiques et complexes, d’autant plus que nos entreprises clientes ne disposent pas toutes de bureaux d’études interne... L’erreur classique des entreprises est de penser qu’une réponse collaborative garantira une proposition de qualité grâce au principe selon lequel « à 2 on est 3 fois plus forts”. C’est vrai, mais à certaines conditions.

Dans tous les cas, le pilote du projet doit impliquer directement ses équipes dans la rédaction du dossier. Une approche motivée par plusieurs objectifs :

  • Capitaliser sur l’expertise de chacun, en s’appuyant sur les spécialistes des études techniques et ceux qui réalisent les prestations,
  • Favoriser l’esprit de compétition, et une réussite collective, en partageant le succès du marché,
  • Répartir la charge de travail,
  • Présenter à l’acheteur public une offre différenciante, étonnante ou innovante qui le convaincra.

Un résultat en deçà des attentes

Sur le papier si la stratégie peut sembler idéale, le résultat des productions à la 1ère lecture est souvent décevant.
En effet, les risques sont nombreux :

  • Un dossier décousu : chaque rédacteur ayant travaillé dans son coin,
  • Des niveaux de qualité inégaux reflétant des approches et des styles rédactionnels trop disparates,
  • Des redites inutiles : chaque contributeur recontextualisant son chapitre sans lien avec les autres,
  • Un manque de clarté, les rédacteurs n’étant pas familiers des principes de la réponse aux appels d’offres.
  • Une approche trop commerciale, cherchant à convaincre par du "bonus" ou du « plus » plutôt qu'à répondre pédagogiquement et de manière complète aux exigences du marché.

Cette méthode de rédaction collaborative peut rapidement s’avérer confuse et inégale, et risque de ne pas convaincre pleinement son lecteur. Or, on le sait, en matière de marchés publics chaque phrase doit faire mouche dans un seul objectif : remporter le maximum de points à la note technique.

Les clés du succès pour une réponse gagnante

Pour capitaliser sur la production de chaque contributeur, bénéficier de toutes les idées et expériences, il est indispensable de respecter quelques règles essentielles :

1. Un pilote chef d’orchestre

La réussite d’un mémoire technique collaboratif repose avant tout sur un pilote unique, garant de la cohérence et de l’efficacité du dossier. Son rôle est clé :

  • Porter la vision générale du projet : il définit la stratégie de réponse et en structure les grands chapitres,
  • Encadrer les contributeurs : fournir des consignes claires, organiser des points de suivi et répondre aux questions des rédacteurs,
  • Challenger la créativité de chacun veiller à la pertinence des arguments par rapport à l’objectif,
  • Gérer les émotions : anticiper la pression des délais, apaiser les émotions et maintenir une dynamique positive au sein de l’équipe projet,
  • Gérer le temps : établir un calendrier précis avec des échéances intermédiaires pour éviter les retards et les rédactions précipitées,
  • Maîtriser la charge de travail : répartir équitablement les contributions et s’assurer que chacun dispose des ressources nécessaires et que personne ne soit carbonisé

2. Un plan de réponse ultra-détaillé et intangible

La structuration du mémoire doit être pensée très en amont avant toute rédaction. Un plan de réponse ultra détaillé et figé dès le départ permet de :

  • Éviter les hors-sujets : chaque section est finement cadrée et permet aux rédacteurs de se concentrer sur les attentes de l’acheteur.
  • Assurer une répartition efficace des contributions : chaque contributeur sait exactement quoi rédiger et dans quel objectif,
  • Garantir une cohérence d’ensemble : grâce à une structure unique, on harmonise le style et la logique du document,
  • Un titrage lisible & efficace : faire qu’à chaque instant le lecteur sache facilement se positionner dans l’arborescence des différents niveaux de développement.

3. Des consignes rédactionnelles strictes et précises

Une bonne rédaction ne s’improvise pas. Les rédacteurs, même experts de leur domaine, ne maîtrisent pas nécessairement les règles spécifiques de rédaction d’un mémoire technique. C’est pourquoi les consignes rédactionnelles doivent être strictes et imposées à tous :

  • Commencer chaque réponse par le bénéfice client, en mettant en avant l’impact positif avant d’expliquer le processus,
  • Utiliser des phrases courtes et actives, pour dynamiser la lecture et éviter le jargon inutile,
  • Limiter les digressions : chaque phrase doit servir un objectif précis,
  • Adopter un ton factuel et pédagogique, en expliquant les actions mises en place plutôt que de chercher à convaincre avec des promesses vagues,
  • Structurer les réponses avec la méthode CAP (Caractéristiques, Avantages, Preuves), qui assure un discours clair et percutant,
  • Définir les acronymes...

Un guide rédactionnel fourni à tous les contributeurs en amont facilitera la lecture du pilote et le strict respect des consignes.

4. Une relecture fine pour supprimer l’inutile

Un mémoire technique est jugé sur sa clarté et sa pertinence. Tout contenu inutile ou redondant doit être impitoyablement supprimé. La phase de relecture menée avec rigueur permettra :

  • Éliminer les répétitions,
  • Supprimer les paragraphes inutiles, Rendre les développements techniques fluides et accessibles,
  • Uniformiser le ton et le style, pour donner l’impression d’un document rédigé d’une seule paire de mains.

C’est aussi le moment de le faire lire par des personnes extérieures au groupe projet. Ce regard neuf et volontairement sans concession met en évidence « les trous dans la raquette », les formulations hasardeuses, les inexactitudes.

5. Une vérification systématique de la réponse aux questions posées par l’acheteur public

Un mémoire technique n’est pas un document commercial et encore moins une plaquette commerciale. Il ne s’agit pas de vendre son entreprise, mais de répondre précisément aux questions posées par l’acheteur. Chaque section doit donc être scrutée avec attention pour s’assurer qu’elle :

  • Répond exactement aux attentes du cahier des charges (sans digression),
  • Met en avant les points différenciants permettant de se démarquer des concurrents,
  • Valorise des preuves concrètes, plutôt que de multiplier de vagues déclarations d’intention.

Conclusion

Une réponse multi-contributeurs sera un vrai gage de réussite par un accompagnement méthodique et exigeant :

  • Structurer avant de rédiger => c’est imposer un cadre précis avec un plan figé et des consignes strictes pour éviter les digressions et garantir la cohérence.
  • Encadrer avant de collaborer => c’est piloter efficacement la production, en répartissant les rôles, en contrôlant la qualité et en harmonisant les contributions.
  • Vérifier avant de soumettre => c’est s’assurer que chaque réponse est complète, pertinente et conforme aux attentes de l’acheteur, en éliminant les redites et en mettant en avant les points différenciants.
  • Piloter & animer => La présence structurante d’un chef de projet (interne ou externe) permettra de tirer le meilleur des productions de chacun pour aller bien au dela des objectifs et de transformer un défi collectif en un avantage concurrentiel décisif.

En appliquant ces principes méthodiques, chaque contribution s’intègre dans un ensemble homogène et percutant, transformant un défi collectif en un avantage concurrentiel décisif.

A propos de l'auteur
VICTORYUS - Grégory PACAUD

Grégory PACAUD

VICTORYUS - LinkedIn Grégory PACAUD

Expert en marchés publics : 20 ans chez Veolia, plus de 5 000 appels d’offres pilotés, c’est aussi 45000 cafés avalés, 18 claviers d’ordinateurs, 137 crayons Bics, mais toujours la même énergie et la même envie de gagner tous les appels d’offres.

VICTORYUS - Les fondateurs de l'entreprise
A propos de Victoryus

Grégory Pacaud a accumulé un savoir-faire et une technicité précieuse dans les réponses aux appels d’offres. En 2017, après avoir passé 20 ans chez Véolia Environnement, dont une dizaine d’années à la tête du bureau d’études Bretagne est parti monter sa première entreprise : FactStory dont l’activité était d’aider les PME à se développer proprement et rapidement en gagnant beaucoup de marchés publics.

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