VICTORYUS - Comment trouver le bon équilibre entre prix et technique pour un marché public ?

09/11/2025

Comment trouver le bon équilibre entre prix et technique pour un marché public ?

Trouver le juste équilibre entre mémoire technique et stratégie tarifaire n’est pas une affaire de hasard. C’est un exercice d’alignement entre la vision commerciale, la réalité opérationnelle et la compréhension fine des attentes du pouvoir adjudicateur.

Chez Victory'Us, nous ne réalisons pas les chiffrages, mais nous aidons nos clients à poser les bonnes questions et à structurer la réflexion pour que leur offre trouve son point d’équilibre.

1. Analyser la pondération et décoder les intentions de l’acheteur

Avant de rédiger, il faut comprendre la philosophie de l’appel d’offres.

  • Une pondération prix 60 / technique 40 traduit un besoin standardisé où la rationalisation prime,
  • Une pondération technique 70 / prix 30 indique une recherche de fiabilité, d’innovation ou de service différencié.

Ce décryptage oriente la posture à adopter : faut-il démontrer l’efficacité économique, ou rassurer sur la qualité d’exécution ? Lire entre les lignes du règlement de consultation, c’est déjà commencer à construire sa stratégie.

2. Croiser les regards commerciaux et techniques : l’approche “stéréo”

Nous conseillons une approche stéréo du prix :

  • une première vision portée par la branche commerciale, qui raisonne en termes de marché, de marge et de positionnement concurrentiel,
  • une seconde menée par la branche technique, qui raisonne en moyens, méthodes et contraintes d’exécution.

L’objectif n’est pas d’opposer ces deux logiques, mais de comparer leurs conclusions. Là où elles se rejoignent se trouve la zone de cohérence ; là où elles divergent se trouvent les sujets d’arbitrage. Cette double lecture permet d’éviter deux écueils fréquents :

  • le prix “marketing” déconnecté de la réalité du terrain,
  • le prix “ingénieur” calculé sans considération de compétitivité.

3. Éviter le piège du chiffrage purement modélisé

Certaines entreprises abordent le prix sous l’angle strictement mathématique : modéliser la prestation, identifier des variables d’optimisation, et ajuster les coefficients jusqu’à atteindre le bon total. Cette méthode a son utilité, mais elle ignore la part d’aléa et de vécu propre à chaque marché. Le chiffrage ne doit jamais être une simple équation. Il doit aussi intégrer la réalité de l’exploitation : les imprévus, les contraintes humaines, les temps non productifs mais nécessaires. C’est la différence entre la théorie et le terrain.

Dans mon expérience chez Veolia, mes calculs prévoyaient 9 enlèvements par jour. Dans les faits, l’exploitation n’en faisait que 7. La différence ? Des minutes “perdues” mais incontournables : un briefing, un détour, un client exigeant... Ces écarts illustrent la vie réelle des prestations, et rappellent que la modélisation fixe une limite basse, quand l’exploitation fixe la limite haute. L’équilibre se trouve entre les deux.

4. S’appuyer sur une double approche d’analyse du chiffrage

L’approche la plus fiable combine deux perspectives :

  • la modélisation économique, pour objectiver le prix et identifier les leviers d’optimisation (marges, moyens, logistique, fréquence),
  • la validation terrain, pour confronter le modèle à la faisabilité réelle et éviter les sous-évaluations dangereuses.

Cette confrontation nourrit un dialogue constructif entre la direction technique et commerciale, et permet de sécuriser la crédibilité globale de l’offre.

5. Évaluer le “coût d’un point” technique : une approche pragmatique

Pour raisonner juste, il faut comprendre combien vaut un point technique dans la notation globale. Cette analyse aide à arbitrer entre effort qualitatif et compétitivité tarifaire. Prenons un exemple concret :

  • Montant estimé du marché : 500 000 € HT
  • Pondération : 60 % technique / 40 % prix
  • Les offres concurrentes se situent autour de 500 000 €, à ± 5 % près
  • La formule de notation prix est : tableau à insérer

L’entreprise B, plus chère de 5 %, perd 1,9 point sur le critère prix. Mais elle gagne 4 points techniques grâce à une offre mieux valorisée. Résultat : elle gagne le marché (92,1 contre 90,0).

Dans cet exemple, un gain de 1 point technique équivaut à un surcoût d’environ 0,5 % du prix total, soit 2 500 € pour un marché de 500 000 €. Autrement dit, si une amélioration du mémoire technique rapporte 1 point, elle “vaut” jusqu’à 2 500 € d’investissement ou de marge consentie sans déséquilibrer la compétitivité globale. Ce raisonnement, bien que théorique, éclaire les arbitrages internes. Il ne s’agit pas d’optimiser mécaniquement, mais de donner du sens à chaque amélioration qualitative.

6. Simuler la cohérence globale (quand cela est pertinent)

Sans systématiser l’exercice, il peut être utile de simuler la notation globale sur certains dossiers stratégiques. Cette simulation, fondée sur les pondérations et les barèmes habituels, permet d’évaluer le positionnement relatif de l’offre :

  • la note technique compense-t-elle un prix plus élevé ?
  • le tarif proposé risque-t-il de dégrader le score global ?

Ce travail prospectif aide à ajuster la stratégie avant le dépôt, sans jamais altérer la sincérité de la proposition.

En conclusion

L’équilibre prix/technique n’est pas une affaire de calcul, mais de dialogue et de lucidité. Il se construit :

  • en comprenant les attentes implicites du pouvoir adjudicateur,
  • en croisant les visions commerciale et technique,
  • en confrontant la théorie économique à la réalité opérationnelle,
  • et en mesurant le rendement réel des efforts qualitatifs.

C’est cette approche raisonnée et pragmatique que Victory'Us défend : un accompagnement pour éclairer les choix, pas pour les remplacer. L’accompagnement Victoryus : construire la cohérence gagnante. Chez Victory'Us, nous aidons les entreprises à bâtir cette cohérence décisive :

  • construction du mémoire technique,
  • analyse de la grille de notation,
  • simulation de la note finale (quand cela est pertinent),
  • accompagnement à la réflexion tarifaire.

Nous intégrons pour nos clients qui le souhaitent une analyse tarifaire approfondie, pour garantir que vos prix soient aussi convaincants que vos mots. Parce qu’un mémoire convaincant n’a de sens que s’il est soutenu par un prix cohérent.

A propos de l'auteur
VICTORYUS - Grégory PACAUD

Grégory PACAUD

VICTORYUS - LinkedIn Grégory PACAUD

Expert en marchés publics : 20 ans chez Veolia, plus de 5 000 appels d’offres pilotés, c’est aussi 45000 cafés avalés, 18 claviers d’ordinateurs, 137 crayons Bics, mais toujours la même énergie et la même envie de gagner tous les appels d’offres.

VICTORYUS - Les fondateurs de l'entreprise
A propos de Victoryus

Grégory Pacaud a accumulé un savoir-faire et une technicité précieuse dans les réponses aux appels d’offres. En 2017, après avoir passé 20 ans chez Véolia Environnement, dont une dizaine d’années à la tête du bureau d’études Bretagne est parti monter sa première entreprise : FactStory dont l’activité était d’aider les PME à se développer proprement et rapidement en gagnant beaucoup de marchés publics.

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