La période actuelle est tendue pour de nombreuses entreprises : les retards ou défauts de paiement peuvent
engendrer des cascades de difficultés. Quelle que soit la taille de l’entreprise, un retard de paiement sur
une facture importante associé à une dépense imprévue peut gâcher vos nuits.
Nous vous partageons nos expériences et réflexions sur le sujet, simples mais efficaces pour éviter le
recours aux somnifères… et pour vous préserver du nervous breakdown.
Un devis précis
Cette question est fondamentale, particulièrement pour les prestataires de service intellectuels (services
RH, coaches, services informatiques, prestations de communication…).
En effet, fournir un devis aussi précis que possible vous évite des discussions et contestations. L’idée est
de permettre à un tiers (par exemple un juge ?) de comprendre parfaitement ce que vous proposez :
- Définition de votre prestation :
N’hésitez pas à décrire votre prestation étape par étape.
par exemple : «
notre prestation se réalise en 5 phases : une phase d’audit-découverte de votre entreprise, une phase
d’analyse de l’appel d’offres que vous aurez choisi, une phase d’élaboration de la stratégie de réponse,
une phase de rédaction du mémoire technique et enfin une phase de corrections/ajustements avec vous et
de préparation au dépôt
»..
La description du livrable est importante car il s’agit véritablement de la seule partie matérielle de votre
prestation. Il est donc important de lui donner « corps » dans votre devis.
Par exemple : «
Le livrable consiste en un mémoire technique d’environ 100 pages livré sous format Word répondant
parfaitement à l’appel d’offres. Ce document sera ensuite ré-utilisable par vous pour d’autres
marchés. »
- Durée de la prestation et planning
Forfait ou à la journée ? Tout dépend de votre activité.
Pour le planning, si vous pouvez l’insérer dans le devis c’est super. Sinon n’oubliez pas ensuite de le
fixer par écrit (échange de mail…).
Que le prix soit forfaitaire ou non, indiquez de toute façon votre prix de journée, pour le cas ou des
prestations complémentaires seraient demandées par votre client. N’oubliez pas les frais annexes
(déplacement…).
Très important : précisez les conditions de paiement. De nombreux prestataires de services hésitent
à demander un important acompte à la signature du devis : Pourquoi ? Vous allez démarrer la prestation,
passer du temps, il est logique de demander une partie significative du prix. Pour notre part, nous
demandons 50%.
Nota : certaines grandes entreprises imposent des délais de paiement non négociables, associées à un process
très formalisé (attestations Urssaf…). N’hésitez pas à demander un acompte à votre interlocuteur si vous
êtes une petite entreprise : les besoins en trésorerie sont parfois très différents !
Faites vous aider pour rédiger vos conditions générales. Faites évoluer ce document à chaque expérience pour
le renforcer. Cela vous fait gagner du temps.
Voila ! Une petite signature de votre client, avec son tampon commercial et le nom du signataire et c’est
parti !
Vous pouvez maintenant vous consacrer totalement à votre client et à votre expertise !
Petit conseil (à processer si vous êtes en équipe 😊) : veillez bien à recevoir votre acompte avant de
démarrer…on est toujours pressés de réaliser la presta, mais on ne brule pas les étapes !
Nous sommes des experts qui vous aident :
- A bien décider lors de la remise des offres
-
A négocier avec l'acheteur public pour rééquilibrer vos comptes face à l'envolée
des coûts
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Un acompte significatif
Vous avez l’engagement écrit, prenez soin également de prendre un « engagement financier » en demandant un
acompte .
Avec un devis en bonne et due forme, et un paiement de 50% de votre prestation, vous avez déjà des outils
efficaces. Et accessoirement, vous avez mis à l’abri une partie de vos honoraires.
Acter la fin de la mission
La mission prend fin par la remise du livrable annoncé par le devis, ou par un autre évènement que vous avez
défini. Prenez soin de terminer votre prestation par l’envoi d’un mail à la personne signataire du devis
pour acter la fin de la mission.
Chez Victoryus, nous le précisons aussi dans l’objet du mail : fin de la mission et livraison. Le livrable
est adressé en format word et en pdf.
Facturation immédiate
La bonne santé de votre entreprise dépend de sa capacité à faire rentrer l’argent. Donc pas de temps à
perdre : dès que la prestation est finie, vous adressez la facture au client. En le faisant rapidement, vous
lui envoyez un signal : vous n’êtes pas du genre à laisser trainer les règlements, et il s’exécutera plus
rapidement.
La 1ère relance à J+8
Créez une routine : la facture doit être relancée très rapidement par un courrier simple et agréable. Il
s’agit peut être juste d’un oubli. Des tas de logiciels de facturation prévoient aujourd’hui une relance
systématique.
La 2ème relance recommandée à J+16
Pas de temps à perdre : sachez que plus le temps passe, plus la statistique est mauvaise : après le 1er mois
d’impayé,
le risque de non recouvrement amiable monte à plus de 10%. Il atteindra plus de 50% après seulement 3
mois !!!
Cette fois le ton de la lettre est ferme, et comporte une phrase mettant
en demeure votre client de régler la facture impayée sous un délai de 10 jours. Passé ce délai vous
ferez recouvrer les sommes par toutes les voies de droit.
Le recouvrement judiciaire
Schématiquement, le recouvrement judiciaire se compose de 2 étapes :
1/ l’injonction de payer : délivré par le greffe du tribunal de commerce du siège du débiteur (même si vous
avez une clause d’attribution de juridiction dans vos CGP). Il s’agit d’une formalité que vous pouvez
réaliser vous-même en ligne ou par courrier, en vous rendant sur ce site
https://www.service-public.fr/simulateur/calcul/12948
. Le tribunal de commerce vous adressera une ordonnance que vous confierez à un huissier qui la signifiera à
votre client débiteur et procèdera aux formalités nécessaires pour que la dette soit recouvrée.
2/ L’exécution forcée: a défaut de paiement par le débiteur et sans contestation de sa part, l’huissier
procèdera à l’exécution forcée, souvent par une saisie sur le compte du client.
Avoir conscience des délais
Il est important de ne pas trainer car vos démarches personnelles (relances écrites et téléphoniques) vous
mènent déjà à 4 à 6 semaines après la facturation.
La période de recouvrement judiciaire contient des délais incompressibles (délai de contestation de la dette
= 1 mois), ajouté à des délais judiciaires très variables (obtention de l’ordonnance, obtention du
certificat de non opposition) ainsi que la réactivité très variable des huissiers (avant de leur confier
votre dossier, demandez des engagement sur les délais de suivi).
Conclusion
Nous espérons que ce mode d’emploi vous permettra d’allonger vos nuits.
Sinon, pour éviter les impayés, il y a les marchés publics 😊 !